Lumières sur la création lumière avec Caty Olive

Nous attendions de rencontrer Caty Olive, créatrice lumière, pour nous éclairer sur cette fonction de « Créatrice Lumière » qui était pour nous assez obscure.

Caty Olive intervient à La Filature avec ses installations présentées dans le cadre de l’exposition associée aux Nuits de l’étrange, mais aussi avec le projet proposé par Benoît André de donner vie à l’espace public de La Filature et de rendre le bâtiment plus visible de l’extérieur.

Emmanuelle Walter présente Caty Olive à l’entrée de la Galerie

En fait, nous dit Caty Olive, je me définis comme une scénariste plasticienne de la lumière plutôt qu’une créatrice lumière. Dès ses études de scénographe à l’Ecole des Arts Décoratifs, elle a considéré la lumière comme une matière susceptible d’être travaillée en tant que telle et pas seulement utilisée comme instrument. Pour le spectacle vivant, la création lumière se met traditionnellement au service de la scénographie et de la mise en scène. La lumière participe à la dramaturgie, elle oriente le regard du spectateur, elle remodèle le décor, délimite les espaces et intervient au même titre que les costumes et le son : c’est un élément de scénographie. Pour Caty Olive, elle doit jouer son rôle spécifique et apporter son identité au spectacle. C’est pourquoi elle a beaucoup travaillé avec Christian Rizzo, qui lui a laissé toute latitude pour utiliser ses talents de plasticienne lumière dans la conception de ses ballets. La lumière participe alors au spectacle de façon indépendante, en faisant varier intensité, couleurs, nuances, rythme et formes, comme dans Une maison. Une installation lumineuse surplombe la scène, elle se transforme constamment alors que les danseurs évoluent sur le plateau. Danse et lumière deviennent alors complémentaires et appellent un regard distinct. Je n’ai par d’appétence pour éclairer un décor ou une façade, nous dit Caty Olive.

Dans la Galerie de La Filature, la courte vidéo de 5 minutes intitulée « Tout me happe » présente un travail réalisé avec Nosfell sur le Glokobtez, un alphabet et une langue inventés par le père de Nosfell. Caty Olive a utilisé les caractères typographiques de cet alphabet imaginaire pour les filmer dans une atmosphère nébuleuse, avec un graphisme épuré en noir et blanc. Ces arabesques lumineuses plongent le spectateur dans une ambiance hypnotique, renforcée par le discours énoncé dans cette langue incompréhensible de tous, le Glokobetz.

Les catactères du Glokobetz

Par ailleurs, l’installation que l’on peut voir dans la salle obscurcie du « restaurant » nous plonge dans l’univers des zombies. Caty Olive a assemblé des fragments de films de zombie en déformant l’image pour ne laisser que des formes abstraites, tout en gardant le son original, juste modifié pour en accentuer le caractère inquiétant. Dans la salle noire, l’écran présente ces images détournées de leur sens initial, tandis que des reflets lumineux aux couleurs changeantes sont projetés sur les murs et le plafond, avec un fond sonore heurté, peuplé de vibrations, de chocs, de cris, de grincements. L’écran offre au regard des corpuscules inspirés des particules virales dont on a beaucoup parlé ces derniers temps !

Voilà deux oeuvres qui contribuent bien à l’atmosphère des  » Nuits de l’étrange » !

On peut découvrir les multiples aspects du travail de Caty Olive sur la lumière en explorant son site.

Installation lumineuse pour Le Cyclope , œuvre de Tinguely dans la forêt de Fontainebleau

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